mardi 13 septembre 2016

Pete Fromm, l'écrivain qui vit la nature


20 ans après son récit autobiographique, "Indian Creek", l'écrivain du Montana, Pete Fromm, nous revient avec "Le Nom des Etoiles" (Gallmeister). Nous avons rencontré l'auteur, à l'occasion de l'édition 2016 du festival America.


Pourquoi vous intéresser au nature writing ?

Parce que j'ai passé la plus grande partie de ma vie au coeur de la nature et que l'on dit souvent qu'il faut écrire sur ce que l'on connaît . Mais, mon envie d'écriture va au-delà de cela, car la nature, c'est ce qui me fascine.

Est-ce que la nature, les grands espaces, sont nécessaires à votre équilibre ? 

Oui, oui (répond-t-il en français). Si je ne sors pas de temps en temps au grand air, mon épouse en général m'y envoie, en me disant que je sera sûrement de meilleur humeur en revenant. Aussi, je pars dans la montagne ou près d'une rivière, chaque semaine ou tous les quinze jours.

 
La nature vous insuffle-t-elle vos idées de livres ?

Mon dernier livre, « Le nom des étoiles », parle précisément de ce qui m'attire dans cette nature et qui fait que je suis capable de laisser ma famille pour m'y rendre et à quel point j'ai besoin de cela, pour ma propre vie.

A l'image du film « Mosquito Coast », il peut être dangereux d'imposer à sa famille son propre attrait de la nature…

J'espère ne pas être aussi dangereux pour ma famille que le personnage joué par Harrison Ford, dans "Mosquito Coast ". Comme je le raconte dans mon livre, quand on m'a proposé de partir, ma première idée a été d'emmener mes enfants de 6 et 9 ans à l'époque. Mais, ma femme et l'office national des forêts m'ont convaincu de ne pas le faire, car la région des Etats-Unis, dans laquelle je me rendais, est celle qui compte le plus grand nombre de grizzlis. Ils ont donc été très perspicaces, car j'ai jamais vu autant d'ours de toute ma vie et je ne les avais jamais vus d'aussi près. Donc, si mes enfants avaient été à mes côtés, j'aurai été terrifié à l'idée de ce qui pouvait leur arriver.

Cette rencontre avec les grizzlis a-t-elle été la plus impressionnante de votre vie ?

Ce n'était pas la première fois que j'en rencontrais, car j'ai travaillé auparavant comme ranger dans des régions peuplées de grizzlis. Mais, c'était une expérience particulièrement intense, parce que j'étais seul à leur contact et en cela, j'étais beaucoup plus effrayé à leur contact et cela a constitué une expérience particulièrement intense pour moi.

Selon vous, pourquoi les lecteurs français sont-ils intéressés par ce type de témoignage ?

Ce que les lecteurs français me répètent sans cesse, quand je viens à leur rencontre en France, c'est qu'il n'existe pas chez eux de zones naturelles aussi sauvages et aussi grandes qu'aux Etats-Unis. Donc, ils ont une sorte de fascination pour ce que je décris.

 
En 2016, les Etats-Unis célèbrent les 100 ans du service des parcs nationaux. Selon vous, est-ce l'occasion pour les américains de réfléchir à la préservation de leur nature ?

Effectivement, cette année, le National Park Service a effectué un formidable effort de communication. Si bien qu'en 2016, les parcs nationaux ont enregistré le plus grand nombre de visiteurs. J'espère que cette hausse de fréquentation va inciter le gouvernement à leur accorder un meilleur budget pour qu'ils puissent préserver leur caractère sauvage. Car, la menace vient justement de leur popularité et de la foule qu'ils attirent. Mais, aussi de l'exploitation du gaz de schiste et du pétrole, destructrices de la nature environnant les parcs et même sur leur propre territoire. Heureusement, la plupart des projets envisagés jusqu'ici ont été stoppés. Mais, il faut rester vigilant.



Propos et photos recueillis par Herve CIRET (traduction assurée par Marie-Anne LACOMA des éditions Gallmeister)

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