TONY JOE WHITE, LE BLUESMAN DES MARAIS

Né en 1943, en Louisiane, ancienne province française, il n'est pas étonnant que Tony Joe White entretienne une histoire d'amour avec la France, depuis la fin des années 60. A cette époque, Radio Monte-Carlo diffuse en boucle sa chanson "Soul Francisco", succès qui lui permet de signer, à l'age de 25 ans, avec sa première maison de disque. 

Dans la foulée, Tony Joe enregistre avec des artistes hexagonaux, comme Joe Dassin, "le plus français des chanteurs américains" et son ami intime. Celui-ci publie même un album de reprises, en français, de certaines des chansons de Tony Joe, tel "High sheriff of Calhoun Parish" devenu "La fille du shérif". Tony Joe White adapte à son tour, en anglais, "Le marché aux puces", écrit par Joe Dassin et Claude Mesle en 1979, transformé en "The guitar don't lie". Titre que Joe Dassin reprendra plus tard en anglais, sorte d'hommage rendu à son ami Tony Joe. 

Lors de sa venue à Brest, le 4 juillet 2006, jour de la fête nationale américaine, pour un concert au Vauban, Tony Joe White m'a accordé une interview. Celle-ci a été réalisée avec le concours, pour la traduction, de Robin Foster, musicien à Brest et de Thierry Charpentier pour les photos. Tony Joe White nous a quittés en 2018.

 
Comment expliquez-vous votre histoire d’amour avec le public français ?

Je pense que c’est parce que le public français m’a découvert, il y a longtemps, quand je n’étais pas encore accompagné d’un batteur et que je marquais la mesure sur la caisse d’une guitare sèche, ce qui lui a fait apprécier la vérité de ma musique.


C’est aussi parce que vous êtes né dans une ancienne province française ?
Dans le sud de la Louisiane, il y a un coin où vivent les Cajuns, les travailleurs agricoles des champs de coton et ceux qui vivent dans le delta. Et là, la nourriture n’est pas la même, la musique n’est pas la même, c’est plus blues, plus "swamp" (marécageux), alors que plus au nord, c’est plus jazz.


Vous avez travaillé avec Joe Dassin qui a même interprété certaines de vos chansons en français...

L’album que nous avons fait ensemble était super pour moi, car tout ce qu'il faisait venait du cœur et avait véritablement une âme. Nous étions vraiment sur la même longueur d'ondes.



Vos chansons ont souvent été reprises par de grands chanteurs...

Je crois que c’est parce que je suis revenu à la vérité des chansons en me servant de mots et de thèmes simples, comme l’amour, etc…. Et quand Ray Charles a entendu une de mes chansons « Three for time », il a dit que j’avais écrit ce morceau pour lui, car cette chanson parlait de sa vie. Et quand on fait ce genre de musique, c’est normal que tous les artistes veulent l’interpréter.
Herve CIRET

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