vendredi 2 décembre 2016

Des présidents américains ont renoncé à briguer un second mandat


Des présidents qui renoncent à se représenter devant les électeurs, alors qu'ils dirigent leur pays. Une situation qui s'est déjà produite aux Etats-Unis. Sur les 44 présidents élus, avant Donald Trump, seulement deux n'ont pas souhaité effectuer un second mandat. Et cela, après avoir été vice-présidents et avoir exercé le pouvoir, suite au décès du président en exercice. 

Le premier à renoncer à briguer un second mandat est John Calvin Coolidge. Originaire du Vermont, sur la côte Est des Etats-Unis, cet homme politique austère est élu vice-président aux côtés du président Warren Harding, en 1920. Trois ans plus tard, quand ce dernier décède brutalement, Coolidge est nommé président des Etats-Unis et est élu aux élections présidentielles de 1924. 

En 1927, alors qu'il passe ses vacances à pêcher et à assister à des rodéos, dans les Black Hills (Dakota du sud), à la surprise générale, il déclare laconiquement, « Je décide de ne pas être candidat ». Plus tard, dans ses mémoires, John Calvin Coolidge justifie sa décision  : « La fonction présidentielle exige un lourd tribut à celui qui l'exerce et à ceux qui l'entourent et il est hasardeux de tenter ce qui nous semble être au delà de nos forces » S'il avait décroché un second mandat, Coolidge serait resté à la Maison-Blanche jusqu'en 1933, soit dix ans dans la fonction. Une durée qu'il estimait trop éprouvante pour lui.

 
S'il restaure la confiance du public envers la Maison-Blanche, après les scandales de l'administration de son prédécesseur, Coolidge est critiqué pour sa politique de « laisser-faire », considérée comme l'une des causes de la Grande Dépression de 1929 et le krach boursier qui s'en suit. Il est, notamment, très critiqué en 1927, après la crue du fleuve Mississippi, qui fait 246 morts et plus de 400 millions de dollars de dégâts. En revanche, sous son mandat, les Indiens d’Amérique se voient reconnaître la nationalité américaine. 
 

Le second président américain à renoncer à se représenter devant les électeurs est Lyndon Johnson. Vice-président de John Kennedy, il prête serment dans l'avion qui le mène auprès de la dépouille de ce dernier, abattu, lors d'un attentat à Dallas (Texas), le 22 novembre 1963. Lyndon Johnson l'emporte largement à l'élection présidentielle de 1964. Mais, son mandat est marqué par de violentes émeutes raciales et des assassinats politiques, comme celui de Martin Luther King et de Malcolm X. Bien qu'originaire du Sud des Etats-Unis, Johnson est le premier président américain à lutter contre la ségrégation raciale, en faisant passer, en 1965, les premières lois soutenant les droits civiques des minorités. Il entame également une « guerre contre la pauvreté », en créant le Medicare et le Medicaid. Des réformes qu'il impose, par son comportement dominateur, aux hommes politiques les plus influents du pays. 
 
Mais, Johnson est aussi l'homme de l'enlisement de la guerre du Vietnam, qui enrôle de plus en plus de jeunes américains. La guerre se prolongeant, la popularité du président Johnson décroît considérablement. Deux ans avant l'élection présidentielle de 1968, la réélection de Lyndon Johnson semble sérieusement compromise, en raison de l'opposition à la guerre du Vietnam suscitée dans l'opinion publique américaine. Mis en difficulté, lors de la primaire du New Hampshire, Johnson renonce à se représenter : "Etre président, c'est comme être un crétin, sous un orage de grêle », affirme-t-il alors. « On n'a rien d'autre à faire que de rester à affronter cet orage. »

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