dimanche 3 mai 2015

Napoléon a failli devenir américain !

C'est un épisode méconnu de la  fin de son règne. Et pourtant, il aurait pu changer la face de l'Histoire ! En juin 1815, au lendemain de la bataille perdue de Waterloo, Napoléon a bel et bien envisagé de fuir la France pour se réfugier en Amérique. C'est ce que retrace, jusqu'au 20 juillet 2015, l'étonnante exposition du Musée national du château de Malmaison à Rueil-Malmaison (92). Alors qu'il vient d'abdiquer en faveur de son fils et que le gouvernement provisoire lui intime l'ordre de quitter Paris, l'empereur déchu se rend non loin de là, au château de Malmaison. C'est là où sa première épouse Joséphine, entre temps décédée, s'était installée après leur divorce. Elle y avait fait venir des animaux et des plantes rares venues justement du Nouveau Monde. Durant 15 jours, sa belle-fille, la reine Hortense, accueille Napoléon. Le temps pour le général comte Bertrand, en charge de l'intendance de l'ex-souverain, de préparer ses bagages et d'organiser son transport par bateau, afin de rejoindre les Etats-Unis. 

Napoléon à bord du vaisseau anglais Bellerophon
Dans ce but, deux frégates sont mises à la disposition de Napoléon, en rade de l'île d'Aix, au large de la Rochelle. Mais, les passeports n'étant pas délivrés par les autorités,  ce dernier comprend qu'on ne le laissera pas quitter la France en homme libre. Se refusant à fuir illégalement caché dans un tonneau, le 15 juillet 1815, l'ex-empereur monte à bord d'un vaisseau anglais. Sa fuite en Amérique aura été sa dernière utopie. Le frère aîné de Napoléon, Joseph, ainsi que des généraux proscrits, auront plus de chance et s'établiront en Pennsylvanie,  en Alabama et au Texas, où les rejoignent des ex-soldats de la Grande armée. Plus modestement, et à leur manière, ils impriment la marque napoléonienne dans le Nouveau Monde. C'est ainsi qu'un grand-neveu de Napoléon, Charles-Joseph Bonaparte, fonda le célèbre Federal bureau of investigation (FBI) en 1908.

L'exposition du château de Malmaison restitue l'atmosphère qui y règne au moment des préparatifs du départ de Napoléon pour l'Amérique. A cette fin, nombre de ses effets personnels, dispersés dans des collections et institutions publiques (Palais de l'Elysée, musée du Louvre, château de Fontainebleau, etc), y sont regroupés : mobilier de campagne, vaisselle, argenterie, cartes topographiques, livres sur l'Amérique. Mais aussi, selles, fusils et sabres.



Adolescent, le futur Napoléon se passionnait déjà pour les victoires de Washington. Un peu plus tard, son directeur des études militaires, qui avait combattu en Amérique aux côtés de La Fayette, entretînt cette "flamme" américaine. Ce qui n'empêcha par l'empereur - après une tentative d'expédition avortée depuis Haïti - de vendre l'immense territoire de la Louisiane aux Américains, le 3 mai 1803, pour 5 millions de dollars. Afin qu'il ne tombe aux mains, ni des espagnols, ni des anglais. Maigre consolation, la législation de cet état resta basé sur le code napoléonien.

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