dimanche 24 mai 2015

Dan O'Brien : écrivain et éleveur de bisons

Certains d'entre vous ont peut-être lu "Rites d'automne" ou "Brendan prairie", des odes à la nature écrites il y a une vingtaine d'années par Dan O'Brien. Aujourd'hui, cet écrivain emblématique du grand Ouest américain nous revient avec un livre documentaire. "Wild Idea"  (éditeur Au Diable Vauvert) décrit la démarche de son entreprise d'élevage et de production de bisons, dans le Dakota du Sud. Nous l'avons rencontré à l'occasion de l'édition 2015 du festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo.

Vous, l'écrivain de la nature, pourquoi avoir voulu élever des bisons ?

Je souhaitais élever des bisons, car ceux-ci sont originaires des grandes plaines et surtout nécessaires à leur écosystème, la faune, la flore qui forment un tout dont les bisons constituent une part importante.


Vous avez tenu à ce que votre élevage respecte les rites indiens...

Comme les indiens n'élevaient pas les bisons, mais les chassaient, dans le contexte économique actuel, nous essayons de les élever le plus sauvagement possible, sans les clôturer, les nourrir de mais et ne pas les envoyer a l'abattoir. Nous les tuons directement dans la prairie, afin de reproduire au maximum les conditions de chasse, dans le respect du rituel des amérindiens.

Votre combat pour la préservation de la nature a-t-il convaincu les américains de la respecter  ?

Je combats l'industrie agro-alimentaire de masse, car c'est elle qui ne pense qu'au profit à court terme, sans s'occuper de l'avenir. Par contre, les américains ont de plus en plus conscience que la préservation de la nature est important pour les générations futures.

Comment les indiens, à proximité de votre ranch, perçoivent-ils votre initiative ?

Les amérindiens qui vivent autour de mon ranch, même les moins traditionalistes d'entre eux, ont tous une relation au bison. Ils sont contents de la manière dont nous les traitons et les élevons avec respect.


"Wild idea" que vous nous proposez aujourd'hui est un livre documentaire. Mais, quand aurons-nous le plaisir de lire à nouveau un roman de fiction ?

Sincèrement, je n'en ai aucune idée. Cela fait maintenant 40 ans que j'élève des bisons et on se lève très tôt tous les matins et on se couche très tard, effondrés de fatigue. Quand on exerce ce genre de métier, on trouve la force de le faire et d'en parler.

Certains écrivains présents au festival Etonnants voyageurs disent que c'est important de faire entendre sa voix à travers des livres....

Je ne me considère pas comme un militant de la défense de la nature. Mais, de fait, par les livres que j'écris, j'en suis devenu un. Je ne suis pas quelqu'un qui apprécie la confrontation, mais ce qui est clair, c'est que quand je vois le monde dans lequel nous vivons, je sens que nous devons faire quelque chose. Nous sommes en pleine crise, et bien que je ne me considère pas comme un activiste, je me sens obligé de dire au monde que nous devons agir.


Propos recueillis par Herve CIRET - Traduction Yann Olivier de la Librairie L'Atalante à Nantes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire