vendredi 10 avril 2015

Guerre de sécession : des francais y ont participé

En Amérique, le 9 avril 1865, après 4 ans de combats, la Guerre de Sécession entre les Etats du Nord et du Sud se solde par 620 000 morts. Un bilan plus lourd que celui des 2 guerres mondiales qui suivirent, côté américain. Un conflit auquel 10 à 15 000 français participèrent, même si leur contribution fut inférieure à celle d'autres immigrés européens. C'est ce que nous révèle Farid Ameur, spécialiste de l'histoire des Etats-Unis au 19e siècle et auteur d'une thèse doctorale sur le sujet ayant obtenu le prix Jean-Baptiste Duroselle en 2011. 

Si l'empereur Napoléon III affiche une neutralité de façade, tout en espérant la victoire des sudistes, certains nobles français exilés en Angleterre offrent leur épée aux troupes de l'Union, tandis que d'autres en France rejoignent le camp opposé des Confédérés. Suivant l'exemple des autres immigrants, les volontaires "frenchies" se regroupent dans des unités affichant leur identité nationale, plutôt que de se fondre dans des régiments nordistes ou sudistes. C'est ainsi que sont créés à New-York, les "Gardes de La Fayette" et les "Zouaves D'Epineuil." Dans le même temps, du côté des Confédérés, en Louisiane, sont constituées une légion et une brigade françaises.

Mais, à l'image du caractère individualiste tricolore, ce sont surtout des personnalités qui se distinguent durant cette guerre civile américaine. Ainsi, le journaliste breton Régis de Trobriand qui gagne ses étoiles de général à la bataille de Gettysburg. Victor Girardey, côté sudiste est élevé également à ce grade, après avoir été tué lors du siège de Petersburg. Côté nordistes, le comte de Paris et le duc de Chartres servent au sein de l'état-major du général McClellan surnommé le "jeune Napoléon". Ils y croisent, hasard de l'histoire, un futur général communard, Gustave Cluseret, farouche opposant à Napoléon III. Quant au prince de Polignac, qui a rejoint les rangs Confédérés, il accède au rang de général et se fait appeler le "La Fayette du Sud".
Cependant, la contribution militaire française à la guerre de Sécession paraît bien dérisoire, constate Farid Ameur, comparée aux 3 millions de combattants, parmi lesquels 200 000 immigrés allemands et 175 000 irlandais. Peu de faits d'armes étant à mettre à leur actif. Même si sudistes comme nordistes  se sont arraché les services des officiers français, en raison de leur réputation guerrière, auréolée de celle de La Fayette.

A lire le roman d'Henry Bauchau, "Le régiment noir", qui raconte l'enrôlement d'un jeune français, dans le régiment étranger de New-York, aux côtés des Nordistes, ors de la guerre de Sécession.

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