Mystery : un comics from Toulouse

Les super-héros de comics ne sont pas tous américains. Pour preuve ce Mystery que le scénariste toulousain Cédric Asna, alias CED a concocté en en confiant le dessin à Steeve Augier, alias STIVO. " Mon idée était de faire un hommage parodique au Superman des origines", explique CED, rencontré au salon du livre de Paris (20-23 mars 2015), sur le stand de l'éditeur Makaka. "Donc, si notre personnage s’appelle Mystery, en fait il s’agit du Superman de 1938, avec les pouvoirs de l’époque, évoluant dans cet univers-là, dans la ville de Chicago." Depuis qu'il est enfant, Cédric Asna est passionné par les comics américains et cela faisait très longtemps qu'il avait cette idée en tête. "A l’époque, ce n'était pas autant à la mode qu'aujourd'hui. Donc, j’ai attendu de trouver le bon dessinateur pour créer cette histoire-là." Et ce fut Steeve Augier, alias STIVO, déjà auteur de trois bandes dessinées, dont Jean-Kader, aux éditions Makaka. 

CED étant également dessinateur, comment s'est organisé le travail avec un autre dessinateur, lui aussi scénariste ? " Je n'y ai trouvé que des avantages. Comme j’ai besoin d’un support visuel pour raconter mon histoire, j'ai réalisé un storyboard (découpage des scènes) pour écrire mes textes. J'ai donc dessiné un brouillon de l’album et l'ai remis à STIVO qui a été libre de modifier mon découpage, s'il avait une meilleure idée." En se laissant déposséder de son personnage Cédric Asnar avoue ne ressentir aucune frustration. "Je ne suis pas sûr que j’aurai été capable de le dessiner moi-même. Donc, le laisser faire par quelqu’un d’autre plus apte à le faire que moi, la BD s’en sort considérablement grandie."

Le héros de l’histoire, Jerry Jingle, timide "Monsieur Météo" d'un journal local, va utiliser son pouvoir de voler autrement que dans le but d'affiner ses prévisions. "Il reste super-héros dans l’âme et n’est nullement un loser", tient à préciser CED. "C’est plus le monde autour de lui qui est loufoque et décalé. Lui reste fidèle à ses principes.Car, je ne voulais pas que l’histoire se résume à une parodie."

Stivo et CED - photo H. CIRET

Pour STIVO, le dessinateur, travailler avec un scénariste est une première. "C’est très enrichissant, car j’ai la chance que CED soit aussi dessinateur. Du coup, il a une très bonne vision de la manière de découper les planches et il ne m’a jamais mis la pression pour respecter son storyboard. En fait je n’ai pas eu à retoucher grand-chose, car tout était parfaitement construit et réfléchi. Pour moi, c’était très reposant et confortable, parce que cela m’a permis de me concentrer totalement sur le dessin." Les super-héros américains, STIVO reconnaît en lire depuis longtemps, mais moins que CED, dont il apprécie la culture impressionnante en ce domaine. "C’est pourquoi, il a placé plein de clins d’œil, de références dans son scénario, auxquels que je n’aurais pas du tout pensé. Et, ceux qui connaissent bien cet univers-là en auront une deuxième lecture."

Une suite à ce premier tome est prévue. Après avoir rendu hommage aux DC Comics (Batman, Superman, la ligue des justiciers), le second tome multipliera les clins d’œil à l’univers Marvel, avec des dérivés de Captain America et d’Iron man.

Propos et photo recueillis par Herve CIRET