dimanche 8 février 2015

Bécassine aussi a découvert l'Amérique

Avec son "Tintin en Amérique" (1931), Hergé aurait-il copié Joseph-Porphyre Pinchon et Maurice Languereau dit Caumery, les dessinateur et scénariste du personnage de Bécassine ? On serait tenter de le croire en parcourant les pages de l'album "Bécassine voyage" (1921), dont l'éditeur Gautier-Languereau a publié un condensé de ses aventures, sous le titre "Mes voyages par Bécassine". 

Tout comme le célèbre reporter belge, notre débrouillarde domestique finistérienne traverse l'Atlantique en bateau et affronte les dangers du Far-West. En allant à la rencontre des Comanches parqués dans une réserve du Kansas, elle y fait la connaissance d'un breton, Charles Fennik, qui a adopté le mode de vie des indiens, au point de prendre le nom de "Clair antilope". Contrairement à Hergé qui ne leur consacre que quelques planches, Pinchon et Caumery s'attardent longuement sur ces "Peaux-Rouges". 

L'occasion pour Bécassine découvrir que ces Comanches ne sont pas aussi sauvages que le faisaient croire les westerns qu'elle a vus dans un cinéma de Quimper. Et la jeune servante bretonne de se laisser peinturlurer le visage pour participer aux cérémonies et aux danses indiennes. Des cow-boys, elle en rencontre également, dans la ville de Tapiokah. Notamment, Mister Colt, un éleveur de bétail qui a fait la guerre de 1914-1918, en France. Celui-ci initie Bécassine au maniement du lasso.



Mais, notre voyageuse bretonne, tout comme Tintin, a également l'occasion d'être confrontée aux dures réalités des grandes villes, comme New-York, Washington ou Chicago. Le monde de la pègre décrit par Hergé excepté, la prohibition de l'alcool - et les trafics qu'elle a suscité - n'ayant pas encore fait son apparition en 1921. C'est surtout la vie trépidante des habitants de ces grandes métropoles qui suscite l'étonnement de notre campagnarde finistérienne : tramway, métro aérien, où encore garderies d'enfants dans les cinémas, pour permettre aux parents de visionner leurs westerns favoris. Et surtout, déjà, l'empressement des citadins, dans les rues, comme s'ils participaient à un marathon.

En 2015, nous célébrons les 110 ans de Bécassine. L'occasion de (re)découvrir les savoureuses aventures de cette bretonne ingénue.

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