samedi 27 septembre 2014

Matt Lennox : le charpentier de l'intrigue



Originaire de l'Ontario dans l'Ouest canadien, Matt Lennox, ancien charpentier, vient de publier son premier roman, "Rédemption". (Albin Michel), après s'être fait connaître par un recueil de nouvelles, "Men of salt, Men of earth". Nous l'avons rencontré, à l'occasion de l'édition 2014 du festival America de Vincennes.

De quelle manière êtes-vous venu à la littérature ?

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé écrire des histoires. J'ai publié ma première nouvelle en 2003-2004 qui m'a été payée 100 dollars canadiens et j'ai eu la chance qu'elle rencontre un certain succès, au Canada et en France.

Comment expliquez-vous le succès des auteurs d'Amérique du Nord auprès du public français ?

Je ne pourrais vous l'expliquer, car c'est la première fois que je viens en France. Mais, ce qui me surprend, en participant au festival America, c'est de voir l'appétit des lecteurs français pour la littérature étrangère, en général, et pour les œuvres des auteurs américains en particulier.


L'histoire que vous racontez dans votre premier roman "Rédemption" est-elle issue de votre propre expérience ou est-ce une totale fiction ?

En fait, c'est les deux à la fois, sauf que je n'ai jamais fait de prison (rires). En anglais le titre de mon livre est "The Carpenter", "Le Charpentier" (Matt Lennox le prononce en francais) et au Canada, beaucoup de gens s'imaginent que ce nom a une connotation religieuse (NDLR: Joseph, le père de Jésus était charpentier). Mais, je n'ai jamais eu cette intention. J'ai moi-même été charpentier, un métier que j'ai vraiment aimé. C'est pourquoi le héros de mon histoire exerce ce métier. Donc, on peut dire que je me suis inspiré de ma propre expérience. D'autant que la ville où se déroule l'intrigue, je la connais et les personnages qui y vivent, j'en ai rencontré des similaires dans ma vie. En fait, j'ai pris une carte de ma propre ville natale en changeant le nom des rues et en décrivant les mêmes bars douteux, le même cimetière et la même église.

En Amérique du Nord, nombre d'écrivains ont souvent exercé des métiers manuels, avant de se lancer dans l'écriture...

Chez moi au Canada, j'ai exercé le métier de charpentier et j'ai également été soldat dans l'armée canadienne durant 12 ans et fait un séjour en Afghanistan, en 2008, au sein du personnel servant les officiers d'un quartier général. Je n'ai donc jamais travaillé dans un bureau. Mais, il faut dire que je suis un type un peu spécial !

Vous êtes vous inspiré de cette expérience militaire pour le personnage principal de "Rédemption" ?

Effectivement, en partie, car les occupations que j'ai eues en Afghanistan étaient plutôt répétitives et ennuyeuses. Aussi, on peut considérer que j'ai été moi-même là-bas, comme dans une prison comme lui l'a été.

L'Afghanistan peut-il être un sujet d'inspiration pour vous ?

Je ne le pense pas. Il y a des gens plus experts que moi pour en parler. Et puis, je ne veux pas être connu comme le type qui a été en Afghanistan. Même si j'ai effectivement écrit une nouvelle sur l'Afghanistan. Je ne veux pas être connu comme le gars qui a écrit un livre dessus.

Quel sera le sujet de votre prochain roman ?

Mon prochain livre sortira au Canada au printemps 2015. Mais, pour l'instant, je ne peux pas vous dire quand il sera publié en France. Son sujet est similaire à celui de "Rédemption", avec des bons et des méchants, de la drogue, des armes, et un type qui est amoureux de sa cousine. tout ça, encore dans une petite ville de l'Ouest canadien (rires).

Propos et photo recueillis par Herve CIRET, lors du festival America 2014

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