dimanche 13 juillet 2014

Hawaii : Far-West des années 50-60

Les amoureux du kitsch vont se régaler ! Le musée du quai Branly à Paris propose jusqu'au 28 septembre 2014 une exposition sur l'art "Tiki" des années 1950-1960, à travers une sélection de 400 objets provenant essentiellement de collections privées américaines.

50e état des Etats-Unis en 1959, l'archipel d'Hawaii dans le Pacifique devient, dès l'après-guerre, le nouveau Far-West de l'Amérique . Erigé en paradis retrouvé pour cadres moyens américains stressés, ce pays du "Tiki" - du nom d'une divinité polynésienne protectrice - est à l'origine d'un mode de vie basé sur les loisirs : chemises à fleurs, ukulélés, vahinés, bars aux décors primitifs et cocktails au noms exotiques. La France du cha-cha-cha, au début des années 60, n'échappe pas à cette mode, avec la diffusion du feuilleton "Les Aventures dans les îles", avec le célèbre capitaine Troy et son voilier "Tiki". Mais, aussi l'engouement des jeunes filles pour le Houla-Hop, cet anneau de plastique dont dérivé du déhanchement des Hula girl.






Statuettes Tiki
« Tiki était l’Adam dans la mythologie polynésienne", explique Sven Kirsten, commissaire de l'exposition et collectionneur expert de cette période. "Si l'on parle du Tiki Pop, c'est parce que Tiki est devenue une icône populaire dans la culture américaine des années 1950." Des pochettes de disques, aux Tiki en mugs et autres babioles publicitaires, en passant par des affiches de films, des décors d'intérieurs reconstitués, l'exposition fait revivre cette époque d'insouciance, en comparant ces objets occidentaux à de vraies statuettes primitives insulaires. On y apprend que l'art "Tiki", non seulement s'exprime dans les restaurants et bars d'Hawaii, mais devient très vite un style de décoration à part entière qui envahit tous les Etats-Unis, de la Californie à la Floride: immeubles résidentiels, motels et salles de bowling, se mettent à la mode "Tiki".  Jusqu'aux automobiles, comme la Cadillac Eldorado, avec ses ailes en forme de fusée.





Les révoltés du Bounty
Hollywood exploite également le "filon hawaiien" en produisant nombre de films ayant pour cadre cette "perle du Pacifique". La rencontre d'une vahiné avec un blanc est souvent la trame du scénario, même si l'archipel du Pacifique est le plus souvent recréé dans les studios  californiens ou à Bora-Bora, en Polynésie française, comme pour "Les Révoltés du Bounty", dont Marlon Brando est le personnage principal. Cependant, contrairement à d'autres acteurs qui se sont contentés de suivre la mode du moment, Marlon Brando, après ce tournage achetera une île hawaïenne, l’atoll de Tetiaroa, et épousera sa partenaire dans le film, l’actrice hawaïenne Tarita.










Mais, dès la fin des années 60, le style "Hawaiien" va disparaître brutalement. Il est devenu ringard et dépassé. Vingt ans plus tard, au début des années 1980, la majorité des constructions"Tiki" ont été rasées ou ravalées, afin de ne plus témoigner de leur ancien passé. Mais, la mode étant un éternel recommencement, on assiste depuis quelques années à un retour de ce style "kitsch". De nouveaux lieux à la décoration "Tiki" font leur réapparition, un peu partout dans le monde et, notamment, à Paris.


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