mercredi 17 avril 2024

Il y a 108 ans était créée l'escadrille La Fayette


Le 18 avril 1916, la première escadrille, composée de pilotes américains volontaires engagés dans la légion étrangère, est créée à Luxeuil-les Bains (Haute-Saône). Et ce, alors que les Etats-Unis ne sont pas encore entrés en guerre. Baptisée "La Fayette", en hommage au marquis français qui a aidé les insurgés américains à se libérer du joug anglais, elle est commandée par le capitaine français Georges Thénault, secondé par le lieutenant Alfred de Laage de Meux. C'est à l'initiative de deux américains, Norman Price et Fraser Curtiss, soutenus par Maximilien Jarousse de Sillac, du ministère français des Affaires Etrangères, et le docteur Gros, du Corps des Ambulances Américaines, que cette escadrille est constituée. A l'origine, chacun des pilotes fait figurer son emblème personnel sur la carlingue de son avion : initiales de son nom ou dessin (croix, dé, étoile, papillon ...) Ce n'est qu'en octobre 1916, lors de l'intégration de l'escadrille "La Fayette" dans un groupe de combat, qu'un emblème collectif est choisi. Une tête d'indien Séminole, dessinée par le mécanicien  Marie Suchet, inspirée du dessin imprimé sur les boîtes de munitions américaines de la "Savage Arms Manufactured Company".  

Sergent Harold Willis
Un an plus tard, un nouvel emblème, une tête de Sioux, dessiné par le sergent Harold Willis est adopté par l'escadrille "La Fayette" qui reçoit en juillet 1917, son drapeau brodé par quarante employées du ministère des finances américain. Un mois après sa création, l'escadrille "La Fayette" remporte sa première victoire homologuée, en abattant un avion allemand, au-dessus de Thann (Haut-Rhin). Ses pilotes participent aux différentes phases de la bataille de Verdun, à bord d'avions Nieuport, se couvrant de gloire en remportant une douzaine de victoires homologuées. 

Les troupes américaines ayant débarqué en France, en décembre 1917, l'escadrille "La Fayette", équipée d'avions français Spad, passe sous commandement américain et devient le "103rd Aero Squadron". Cependant, ses pilotes continuent de servir sous l'uniforme français, la notification de leur mutation dans l'armée américaine n'intervenant qu'en février 1918. 
Herve CIRET
 
A lire également   Sources de cet article                                           

Film "La Fayette Escadrille" (1958) de William Wellman



Documentaire (en anglais) sur l'Escadrille La Fayette



mardi 9 avril 2024

Il y a 159 ans, la guerre de Sécession prenait fin



Le 9  avril 1865, la bataille d'Appomattox met fin à la guerre de Sécession déclenchée quatre ans plus tôt. Trois jours auparavant, la bataille de Sayler’s creek avait vu la défaite des troupes confédérées du général Robert Lee. Celui-ci se rend au général nordiste Ulysses Grant. Ce conflit, qui oppose les états du Nord et du Sud des Etats-Unis (Alabama, Arkansas, Carolines du Nord et du Sud, Floride, Géorgie, Louisiane, Mississippi, Virginie, Tennessee,Texas), est une véritable "guerre civile", comme la nomment les américains. Il est déclenché, au lendemain de l'élection du président anti-esclavagiste Abraham Lincoln, en novembre 1860, suite à l'attaque, par l'armée Sudiste, d'un fort de Charleston en Caroline du Sud, dont la garnison est restée fidèle au gouvernement fédéral. 
 
Si les premières offensives sont à l'avantage des Confédérés, les Yankees, plus nombreux et bénéficiant de ressources industrielles supérieures, remportent les batailles d'Antietam, en 1862, et de Gettysburg, l'année suivante. La prise de la capitale des Confédérés, Richmond, en 1865, finit d'accélérer la défaite des Sudistes. En 2011, un historien et démographe américain a estimé que la guerre de Sécession avait fait 750 000 morts. Soit 20% de plus que les chiffres officiels, les pertes Sudistes ayant été sous-estimées jusqu'ici. S'y ajoutent des dizaines de milliers de victimes civils. Avec la Seconde Guerre mondiale, ce conflit est le plus meurtrier qu'aient connu les États-Unis. 
Herve CIRET

A lire également sur la guerre de Sécession

Bande-annonce de "Shenandoa" (Les Prairies de l'Honneur) d'Andrew McLaglen (1965) avec James Stewart. L'histoire d'un fermier entraîné, malgré lui, dans la guerre de Sécession.

 

lundi 1 avril 2024

Au Montana, la vengeance est un plat qui se mange froid... dans la neige

 


Un western enneigé, c'est plutôt rare, notamment en bande dessinée. Tel est le pari du scénariste et dessinateur David Wautier avec sa BD "La Vengeance". Accompagné de ses deux enfants, un éleveur de l'Etat du Wyoming se lance, en avril 1876, dans la traque des trois assassins et violeurs de son épouse, jusqu'au Montana. A partir de planches réalisées à l'aquarelle, l'auteur nous propose un récit d'atmosphères et de paysages grandioses, alternant moments contemplatifs et scènes d'action qui ne sont pas sans rappeler les cadrages des westerns de John Ford ou Clint Eastwood.

David Wauthier est un fan inconditionnel du western : des personnages Lucky Luke, Yakari, Buddy Longway, Blueberry, en passant par ses auteurs de bande dessinée favoris : Christophe Blain, Boucq, Derib, Morris, Giraud et Jijé. Sans oublier les films de John Ford. Car, comme le disait le célèbre réalisateur, les paysages sont un personnage à eux tout seuls. Et ceux-ci sont omniprésents dans "La Vengeance", souvent en pleine page. 

Dans cet album, l'auteur a voulu jouer avec les codes du genre. "Je suis parti d’une histoire de vengeance, un thème très stéréotypé dans les westerns, pour essayer d’en faire quelque chose de nouveau", explique David Wautier. "J’ai voulu donner une psychologie aux personnages, les rendre vivants, attachants, touchants, tout en mettant en avant la relation père/enfants dans un contexte tragique." La neige, c’est difficile à dessiner. Pour y parvenir, David Wautier s'est basé sur son expérience des carnets de voyage. "J’ai beaucoup dessiné la montagne sur le vif, donc ça m’a énormément aidé", explique-t-il. On évolue essentiellement dans une variété de tons bleus, notamment pour le ciel. Les sapins y apportent une touche de vert et les personnages s'en détachent avec les trois couleurs primaires jaune, rouge et bleu." Une savante alchimie graphique qui donne le souffle et la tension nécessaire à ce "western sous la neige", pour paraphraser le titre de l'album du groupe de rock français Dyonisos paru en 2002.

Herve CIRET 

"La Vengeance" de David Wautier aux éditions Anspach - 96 pages - 19,50 €

samedi 30 mars 2024

Changement d'heure : une idée américaine vieille de 240 ans


Nous avançons nos montres d'une heurecomme nous le faisons depuis 1976, à chaque passage de l'hiver au printemps, afin de diminuer notre consommation d'énergie. Mais, saviez-vous que c'est l'inventeur du paratonnerre et homme politique américain, Benjamin Franklin (photo ci-contre), qui, le premier,
a proposé cette solution, dans une lettre publiéele 26 avril 1784, dans le "Journal de Paris", afin de réaliser d'importantes économies de... bougies  ? 

Pour étayer sa démonstration, Benjamin Franklin suppose que, de mars à septembre, durant 7 heures chaque nuit, 100 000 familles parisiennes consomment 250 g de bougies ou de chandelles par heure. Soit, une dépense annuelle qui serait estimée aujourd'hui à 1,15 milliard d'euros ! "Somme énorme", souligne l'homme politique américain, "que la seule ville de Paris épargnerait en se servant, pendant les six mois d’été seulement, de la lumière du soleil, au lieu de celle des chandelles et des bougies."
 
Et pour contraindre les personnes réticentes, à l'idée de se lever plus tôt en été, Benjamin Franklin propose des mesures pour le moins radicales : taxer les habitants dont les volets restent fermés au lever du soleil, rationner l'achat des chandelles en faisant surveiller les commerces qui les vendent et faire sonner toutes les cloches des églises, dès le lever du soleil.  

"Et si cela n’est pas suffisant", conclut l'inventeur américain, "faire tirer un coup de canon, dans chaque rue, pour ouvrir les yeux des paresseux sur leur véritable intérêt." Et Benjamin Franklin de préciser que "toute la difficulté sera dans les deux ou trois premiers jours, après lesquels le nouveau genre de vie sera tout aussi naturel et tout aussi commode que l’irrégularité dans laquelle nous vivons. Car, il n’y a que le premier pas qui coûte." Etonnante proposition que la réduction de la consommation de bougies, pour le fils d'un marchand de... chandelles qu'était Benjamin Franklin ! 
 
 
Herve CIRET

Lire l'intégralité du texte de Benjamin Franklin publié, en 1784, dans le "Journal de Paris"

mercredi 27 mars 2024

Il y a 210 ans, la bataille de Horseshoe Bend



C'est une bataille peu connue, dans l'histoire des Etats-Unis. Pourtant, le 27 mars 1814, elle se solde par un millier de morts, dont 800 Indiens Creeks (Muscogee). Côté américain, y participent, notamment, Sam Houston, futur premier président du Texas et Andrew Jackson, futur 7e président des USA, de 1829 à 1837. 

C'est le massacre des 500 occupants du Fort Mims (Alabama) - dont la moitié de civils - par un groupe de guerriers Creeks, appartenant à la faction des "Red Stick" (Bâtons Rouges), qui est à l'origine de la bataille de Horseshoe Bend (Boucle du Fer à Cheval), au centre de l'actuel Alabama. Celle-ci met fin à la guerre Creek, commencée en 1812, qui opposait les Américains aux Anglais.
 

Ayant reçu le grade de général dans l'armée anglaise, le chef Indien Tecumseh lance des raids meurtriers contre des exploitations agricoles isolées, pendant que des agents britanniques provoquent des troubles, au sein des tribus Creeks hostiles aux Américains, du fait du non-respect de leurs engagements. Apprenant le massacre du Fort Mims, alors qu'il se trouve au Tennessee, le général Andrew Jackson lève une milice de 2 000 hommes, renforcée par 700 soldats professionnels et 600 alliés Indiens Cherokee. 

L'affrontement avec le millier de guerriers Creeks a lieu, le 27 mars 1814, à Horseshoe Bend (Alabama), aux abords d'une boucle de la rivière Tallapoosa. Retranchés derrière une barricade, faite de troncs de sapins et bien enterrés, les Creeks résistent aux tirs de canon des Américains. Pour les déloger, le général Jackson fait tirer des flèches enflammées sur les troncs d'arbres, qui, en brûlant, enfument les Indiens, mettant fin à leur l'insurrection.

Herve CIRET
 

mardi 19 mars 2024

National Cherry Blossom à Washington : le pic de la floraison des cerisiers

 


Le "National Cherry Blossom", le pic de la floraison des cerisiers géants de Washington DC, signale l'arrivée du printemps aux Etats-Unis. En 2024, il est célébré depuis le 19 mars. Le Tidal Basin, situé entre les mémoriaux de Thomas Jefferson et de Franklin Delano Roosevelt, est entouré de cerisiers offerts par le Japon en 1912. D’autres lieux de la capitale américaine (Anacostia Park, Stanton Park, Foxhall et Kenwood villages), abritent également de magnifiques cerisiers en fleurs. Célébré depuis 1927, le festival officiel du Cherry Blossom se déroule du lundi 20 mars au dimanche 14 avril 2024 et met la culture japonaise à l’honneur, à travers une cinquantaine d’évènements. Notamment, la fête des cerfs-volants, la course « Cherry Blossom » et les feux d’artifice du Petapalooza. Enfin, pour ceux qui n'ont pas la possibilité d'admirer in situ la fleuraison des cerisiers de Washington, une webcam permet de la suivre en direct du Tidal Basin.

Herve CIRET

Webcam de la floraison en direct : https://www.earthcam.com/usa/dc/cherryblossoms/?cam=cherryblossoms2

 


vendredi 15 mars 2024

Celtic Bayou Festival en Louisiane

 

Les 15 et 16 mars 2024, à Lafayette (Louisiane), s'est déroulé le 7e Celtic Bayou Festival mêlant tradition irlandaise et nouveauté bretonne. Il a réuni des musiciens venus d'Irlande, d'Écosse, de Bretagne, du Texas, d'Alabama, de Caroline et de Louisiane. Fondé en 2016, cet évènement s'est imposé comme le plus grand festival celtique authentique de la Louisiane, attirant chaque année des milliers de participants. Organisé chaque année, au mois de mars, au cœur du pays cajun, afin de célébrer la Saint-Patrick, il propose des concerts de musique celtique, de nombreuses animations, comme des dégustations de whiskey. Mais, aussi un concours de cuisine à base de bière Guiness, pour déglacer, sauter, mariner ou réaliser une sauce, à partir de ce breuvage typiquement irlandais.

Particularité de l'édition 2024 du Celtic Bayou Festival, la présence pour la première fois de la Bretagne. L'association Breizh America a permis à deux musiciens bretons de Plougastel (Finistère), Pierre-Jacques Autret et Tanguy Soubigou, de s'y produire, tandis qu'un stand a proposé de faire découvrir aux Louisianais des produits bretons.

Herve CIRE

lundi 11 mars 2024

Oscars 2024 : 7 trophées pour le film Oppenheimer

 

Lors de la 96e cérémonie des Oscars, le 10 mars 2024 à Hollywood, "Oppenheimer" de Christopher Nolan s'est vu attribuer 7 statuettes d'or, dont celle du meilleur film. Ce long-métrage, portrait du physicien américain Robert Oppenheimer considéré comme le père de la bombe atomique, a connu un immense succès en salles, générant un milliard de dollars de recettes au niveau mondial.  

Christopher Nolan a également décroché l'Oscar du meilleur réalisateur, devant Martin Scorsese  et son film "Killers of the Flower Moon" sur une série de meurtres d'indiens dans les années 1920. C'est aussi l'interprète du rôle principal d'"Oppenheimer", Cillian Murphy, qui a remporté l'Oscar du meilleur acteur. Tandis que Robert Downey Junior se voyait attribuer celui du meilleur second rôle masculin. "Oppenheimer" a également décroché les Oscars de la meilleure photographie, de la meilleure musique de film et du meilleur montage.

Herve CIRET

Palmarès de la 96e cérémonie des Oscars en 2024

vendredi 8 mars 2024

Hampton Roads : une bataille navale révolutionnaire pour la guerre maritime


 
Les 8 et 9 mars 1862, durant la guerre de Sécession, la bataille navale d'Hampton Roads sur la côte Est des Etats-Unis a constitué une révolution dans la stratégie de guerre maritime. Finie la marine en bois et à voile, vive les cuirassés blindés à vapeur ! En effet, à l'occasion de ce combat naval, ce type de navire, alors totalement nouveau, est représenté par le "Monitor", côté Nordistes, et par le "Merrimac", côté Sudistes. 
 
USS Monitor 1862

Des observateurs français et britanniques, intéressés par les performances tactiques de ces bateaux, assistent même à cet affrontement. Etonnamment, les deux cuirassés subissent peu de dommages, au cours de cette bataille, tant ils sont protégés par leur carapace de fer, insensibles aux boulets de canons prévus pour déchiqueter des coques en bois et des mâtures entoilées. C'est précisément cette issue sans vainqueur, ni vaincu, qui va impacter les stratégies de combat naval déployées jusqu'ici. 
 

Le livre de Clive Cussler,"Chasseurs d'épaves", évoque d'autres navires  coulés, après avoir participé à la guerre de Sécession américaine. Tel le sous-marin Hunley ayant sombré avec son équipage. La bande dessinée s'est également intéressée à la bataille navale entre le Merrimac et le Monitor Ainsi, le tome 7 de la série Les tuniques bleues a immortalisé cette bataille navale, dans l'album "Les Bleus de la Marine" (voir à partir de 20'17" dans la vidéo ci-dessus).
Herve CIRET


A lire également

samedi 2 mars 2024

L'embouchure du Mississippi découverte par un Français


Il y a 326 ans, le 2 mars 1698, le capitaine de frégate français Pierre Le Moyne D’Iberville découvre l’embouchure du Mississippi, depuis le golfe du Mexique. Ce que son prédécesseur, Robert Cavelier de la Salle - qui avait descendu le cours du fleuve, en 1682 - n'a pas réussi à faire. 

D’Iberville remonte le Mississippi jusqu'à Biloxi, où il fait bâtir le Fort Maurepas (près d'Ocean Springs) et y installe une garnison de 80 hommes. En explorant le fleuve, le navigateur rencontre des Indiens qui délimitent leur territoire avec des poteaux peints en rouge. D'où le nom "Bâton Rouge", donné par D'Iberville à la région, qui deviendra celui de la capitale de l'Etat de Louisiane. 
 
Le 3 mai 1698, d'Iberville retourne en France et recommande la colonisation et l'exploitation de la Louisiane. Sensible à ses arguments, en octobre 1699, le ministre de la marine royale lui donne les moyens d’entreprendre une seconde exploration. Lors de ce deuxième voyage, Pierre Le Moyne D’Iberville bâtit une seconde fortification, le Fort Mississippi, en amont du précédent Fort Maurepas, puis retourne en France, où il incite les autorités royales à s’engager en Louisiane pour y repousser l’expansion anglaise.
 
En 1701, lors d'un troisième et dernier voyage, D’Iberville fait édifier le Fort Saint-Louis, à Mobile (Alabama) et quitte la Louisiane, l'année suivante, pour ne plus jamais y revenir. En effet, même s'il prépare plusieurs expéditions vers la colonie qu'il a implantée, celles-ci sont annulées, du fait des difficultés financières du trésor royal et du mauvais état de la marine marchande française. C'est Jean-Baptiste, le frère de Pierre Le Moyne D’Iberville, qui en 1718, fonde la ville de la Nouvelle-Orléans.
Herve CIRET